Cultures / Rayons cosmiques à tous les étages - mercredi 01 octobre 2014

3 QUESTIONS À : Hélène Courtois Astrophysicienne

- Quand vous avez conçu l’exposition permanente du Planétarium, saviez- vous que vous alliez découvrir les frontières du continent de galaxies dans lequel nous vivons ? C’est une découverte extraordinaire...

Non, je ne savais absolument pas que nous allions faire cette découverte il y a 10 ans, ni même 5 ans. C'est seulement depuis 13 mois environ que nous avons eu le pressentiment de la découverte.

- Vous avez toujours à cœur de faire connaître l’astrophysique, et de surtout ne pas réserver le savoir scientifique aux spécialistes. La vidéo que vous avez postée sur Youtube* en témoigne. Comment allez-vous poursuivre aujourd’hui ce travail de vulgarisation ?

J'ai accepté le rôle de marraine du Planétarium à cette fin exactement : pour promouvoir et divulguer la science émergente au grand public, le plus rapidement et le plus exactement possible. nous nous entourons de spécialistes en didactique des sciences avec qui nous faisons des expérimentations pour trouver le meilleur moyen de transmettre nos résultats de recherches. Je vais continuer de travailler dans cette direction. La visualisation est pour nous, chercheurs, un outil quotidien et c'est aussi un média parfait pour la vulgarisation. C'est donc assez naturel pour nous de réaliser ces vidéos.

- Le nom de Laniakea qui est donné à ce nouveau continent intergalaxique parle autant aux poètes qu’aux scien- tifiques. Est-ce aussi une façon de penser l’univers, et de le rendre attractif pour tous ?

En le nommant Laniakea, nous rendons hommage aux navigateurs polynésiens qui naviguaient à la recherche d'îles en suivant les courants océaniques et en se repérant aux étoiles. Car il y a une analogie avec la méthode de nos travaux : nous suivons les courants de galaxies pour découvrir les frontières des super-amas (association d'amas et de groupes de galaxies). Laniakea signifie "horizons célestes immenses", ce qui est à la fois poétique et assez descriptif. Cette structure est 100 fois plus grande que ce que les astrophysiciens appelaient un super- amas depuis 50 ans, et il fait 500 millions d'années-lumières , ce qui, vous en conviendrez avec moi, rend notre “chez nous“ extragalactique, incommensurable et céleste.

Propos recueillis par Françoise Kayser

www.youtube.com/user/HeleneCourtois explique clairement et en une minute la découverte de son équipe.