Portraits / JOURNAL N°68 - mardi 05 mars 2013

François Segado, compagnon de colère

FRANCOIS SEGADO était un homme de conviction, de combat, de courage et de fraternité. Un militant de base resté fidèle aux idées communistes. La vie ne l’a pas épargné, mais le goût de vivre l’a toujours porté. Né en 1926 à Castel Sarrazin, de parents espagnols, il était le troisième d’une fratrie de onze enfants. atteint de poliomyélite à l’âge de quatre ans, sa jambe avait été sauvée, mais il en avait gardé des séquelles.

En 1936, il a à peine dix ans quand ses parents décident de regagner l’Espagne. Son père, maître paveur à Lyon, renonce alors à une belle carrière professionnelle. Mais, une fois sur place, la famille subit de plein fouet la guerre civile et la misère. A sa majorité, François qui ne peut plus supporter le régime franquiste, repasse la frontière dans l’autre sens et franchit à pied les Pyrénées. de Perpignan, il rejoint enfin Lyon où il retrouve des amis. Il travaille d’abord dans la teinturerie, puis la maçonnerie avant d’être manœuvre, et de devenir enfin soudeur à l’arc chez Berliet. Marié, il est père de trois enfants lorsque sa femme le quitte : il assure lui-même leur éducation, aidé par son fils aîné Jean-François, alors âgé de dix ans. Ouvrier engagé, il était présent quand il le fallait, mais jamais sur le devant de la scène. Avec ses copains de CD 4 Nord, il travaillait sur les châssis treillis des bus, respirant les vapeurs de soudure et de peintures brûlées, luttant pour obtenir de meilleures conditions de travail : un tablier de cuir, des aérations correctes... François segado a quitté le travail à cinquante-six ans et a pu profiter d’une retraite active et heureuse. Il avait son monde, ses copains, les voyages au Maghreb, au Canada, en russie, à Cuba... Il s’était mis au tir à l’arc avec l’association sportive des retraités (ASLRVV). Il avait participé il y a peu au quarantième anniversaire de la résidence Croizat, et avait fait la Une de notre journal, portant ruban rouge à son canotier.

F.M

Vaudais depuis les années 90, François Segado poursuivait sa retraite à la résidence Ambroise Croizat quand la maladie l’a emporté à l’âge de 86 ans. Nombre de ses camarades et amis lui ont rendu hommage le 4 février dernier. 

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