Portraits / JOURNAL N°75 - mercredi 19 juin 2013

Jacques Chanis De la Grappinière auTogo

JACQUES CHANIS prend sa retraite... et part aussitôt au Togo pour animer le festival de cinéma qu’il a co-fondé, à Atakpamé. Nul doute qu’il est aussi connu là-bas, en Afrique, qu’il l’est ici, du côté de la Grappinière et du Mas du Taureau. Connu et reconnu, par les anciens comme par les jeunes. Et de ceux-là, il a en vu passer, au centre social Georges-Levy, en 21 ans et des poussières... “A l’époque, ça se battait au moins une fois par semaine...”.

Son parcours d’animateur débute à Châlon-sur-Saône, dans les centres de loisirs, et se poursuit à Bron et Meyzieu. C’est en 1992 qu’il intègre comme coordinateur le centre social Georges-Levy. Depuis, il n’a plus quitté la Grappinière. “A l’époque, il y avait 854 logements, dont 750 de vides”. Tout était à reconstruire, au sens propre comme au sens figuré, après les émeutes qui avaient embrasé le Mas du Taureau. Dans toute la ville, la première grande rénovation urbaine prend forme en même temps que les “chantiers” auxquels s’attelle Jacques : “Il a fallu imposer une nouvelle vision du pôle jeunesse” dont il prend la responsabilité. Après l’incendie d’une salle destinée aux jeunes, le centre social Georges-Levy réorganise les espaces et repense sa politique : le soutien scolaire avant tout, vite conforté par des projets de solidarité portés par un petit groupe de jeunes. Ils étaient 6 au départ, 35 l’année suivante.
En 20 ans, Jacques Chanis a mis en place une multitude de chantiers, toujours opérationnels durant les vacances scolaires et à l’œuvre dans toute la ville : des actions menées au parc de Miribel-Jonage jusqu’aux tremplins pour passer le Bafa (le brevet d’animation), des chantiers sur l’environnement, la solidarité, le handicap. Sur chaque projet, des jeunes, bien encadrés, s’intègrent à une équipe. On voudrait parier qu’après le Togo, on reverra Jacques cet hiver, pour présenter les films primés au festival d’Atakpamé! Alors, à bientôt, Jacques...

FK