Actualités / Cultures - mardi 18 novembre 2014

Rencontres autour du multilinguisme

TRANSMETTRE les langues parlées sur le territoire vaudais et plus globalement dans la région, et accueillir cette diversité linguistique comme une chance pour leurs habitants. Telles sont les questions centrales qui seront posées lors de la rencontre avec Nathalie Blanc, maître de conférences en sciences de l’Education, docteur en sciences du Langage à l’université Lyon 1, pour qui “le capital multilingue est à considérer comme un atout et non pas comme un handicap”.

C’est dans ce sens que s’inscrit aussi le travail effectué par les bibliothèques de la ville autour de la valorisation des langues. Les lectures multilingues en sont l’expression la plus marquante. Elles témoignent de la volonté des acteurs et des habitants engagés dans cette action de souligner la richesse linguistique du territoire, vécue comme un vecteur de socialisation et de créativité.

C’est donc tout naturellement qu’à l’occasion de la biennale Traces en Rhône-Alpes, la Ville, par l’intermé- diaire des lectures multilingues, s’est associée au Centre culturel Œcuménique de Villeurbanne (CCO) et la compagnie Les Artpenteurs de la Duchère, en participant, de concert, à la manifestation Paroles sur place, dédiée cette année à l’accueil et l’hospitalité des langues.

Afin d’illustrer de manière artistique le propos de Nathalie Blanc sur l’importance de la transmission des langues, un extrait du spectacle présenté au CCO, le 8 novembre, sera présenté au préalable au débat.

Mohammed El Amraoui en tant que poète, directeur artistique de Paroles sur place, animateur des lectures multilingues et de l’atelier d’écriture Dans tous les sens, défend l’idée que la rencontre entre toutes ces langues est une fabuleuse source d’inventivité : “La création permet de prendre le risque d’aller vers des rencontres inattendues qui interrogent les stéréotypes”.

Aussi bien ce dernier que Nathalie Blanc insistent sur la charge émotionnelle qui entoure ce passage d’une langue à l’autre, qu’elles soient langues d’origine ou langues apprises. D’où l’importance d’être à l’écoute du ressenti de ceux qui les pratiquent : “Il y a un rapport très affectif aux langues parlées par les familles, la langue maternelle, c’est la langue de l’amour. Mais elle peut aussi représenter un passé douloureux. C’est très complexe. Les habitants devront poser les questions qui les préoccupent lors de notre ren- contre”, affirme Nathalie Blanc.

Jeanne Paillard

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