Actualités / Cultures - mardi 15 juillet 2014 - (6 images)

Travailler la terre et partager

Dix-huit céramistes différents ont fait étape à Vaulx, pour encadrer les “stages terre” organisés par les plasticiens de l’atelier Gagarine. A chaque fois les participants ont découvert un univers. Emmanuel Estève fut le premier potier invité en juillet 1996. Dix-huit ans après, place à la jeune génération avec Angélique Faget.

La céramiste fait travailler le grès à quelques quarante personnes, adultes et enfants, de la masse à l’espace, selon le principe de ses propres créations. Celles-ci sont comme des créatures formées par le mouvement du vivant, elles évoquent la métamorphose et l’étrange, elles attirent et repoussent. “J’essaie de développer un univers de science-fiction… ça m’amuse”, dit-elle. “Je voudrais écrire l’histoire d’un monde, ça prend du temps ; la genèse c’est un peu long…

Les participants de l’atelier se lancent dans ses pas. Elle leur propose pour cela deux ou trois réalisations et partage avec eux son savoir-faire pour modeler, pincer, étirer, ajourer la terre, coller des pièces entre elles…

Avec les stagiaires, le courant passe. Outre l’ambiance sympathique, les uns et les autres apprécient d’apprendre : “On découvre des points techniques que jusqu’ici on n’avait pas abordés”, “on réalise des choses qu’on n’a pas l’habitude de faire, cela ouvre des portes”. Alexandra, qui participe aux stages depuis 2007, “aime trop ces moments là”. “A chaque fois cela apporte un nouveau regard, une nouvelle approche de la terre. Il m’en reste toujours quelque chose”, dit-elle. Pour Sophie, “c’est un vrai moment de partage. C’est un cadeau, quand Angélique nous livre les ficelles de son art”. Ce à quoi la céramiste répond : “Cela ne sert à rien de garder ses secrets”. L’on n’invente rien et l’on a tout à gagner de l’échange, dit-elle en substance. Dans son travail la recherche l’enthousiasme, ainsi que les rencontres.

L’expérience est belle à ses côtés. Son élan créatif est communicatif. Et les stagiaires sont curieux de son rapport avec la terre et sa manière de voir, de s’intéresser au vivant, de conceptualiser son art. Le temps passé à la création étant, pour elle, “un moyen de résister à l’enlisementIl y a tant de chose à vivre et à révolutionner”.

Fabienne Machurat

photos © Lara Balais

Depuis 1996, les ateliers municipaux d’arts plastiques organisent chaque été un “stage terre” d’une semaine avec un céramiste professionnel. Cette année il est animé par Angélique Faget qui sans hésiter livre ses secrets de fabrication.

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