Actualités / Cultures - mardi 18 septembre 2012

Woodstower : mutation réussie

Samedi : de la pluie à l’orage des beats

16h : passés les petits cafouillages inhérents à un tel événement, l’on découvre un nouveau lieu, accueilli par les reprises de tubes pop en version fanfare des Krapos. Trois scènes maintenant réunies le long de la plage du Fontanil, la plus grande offrant même une petite pente assurant une vision optimale à ceux fuyant la frénésie des premiers rangs… Dommage que la pluie s’invite alors au bal convivial du Grand Parc, freinant les envies de baignade. Heureusement le chapiteau est là, à l’abri, pour le concert du Roi des papas. Le chanteur pour enfants qui ne les prend pas pour des idiots mais évoque en chansons leur univers. Les mini-fans sont là, pancarte au bout des bras (“On veut Merdocu”). On retrouvera les mêmes après le concert au Mini Tower. Une autre nouveauté de cette année : des animations destinées aux plus jeunes pendant que les grands font le plein de décibels et/ou de houblon.

17h : “La météo annonce que les averses s’arrêteront dans une dizaine de minutes”. Sur la scène du chapiteau, Thomas Prian le programmateur du festival enchaîne sur une mauvaise nouvelle. Le Comte de Bouderbala et du stand-up intelligent, malade, a dû annuler… Dady et Charlie le remplacent illico.

19h : The Stranglers, Alpha Blondy. Deux légendes. L’une du rock et du punk, l’autre du reggae. Le public commence à sérieusement se masser devant les scènes et goûte leurs sets dans l’attente impatiente de la déferlante…

22h : Joeystarr. La moitié de NTM, le groupe de rap mythique, maintenant séparé déboule sur scène, harangue la foule, enchaîne ses propres titres et ceux de son ancienne formation comme “Seine-Saint-Denis style”. Cela donne des frissons aux nostalgiques, déchaine d’autres, tout le monde gigote, crie et lève les bras avant d’embarquer pour les caraïbes et une demi-heure de carnaval made in Martinique. Effluves de rhum : sous les ordres scandés par le rappeur chauffeur de salle les milliers de festivaliers sautent vers la droite, puis la gauche… Une dernière date en forme d’épiphanie pour le Jaguar et son meute.

23h30 : “Vous êtes là Vaulx-en-Velin ?” Il aura fallu attendre les Djs de Birdy Nam Nam pour la couleur locale. Très attendus, ils emportent la plaine du Fontanil dans une furie de beats. Rude et martial parfois, plus électro à d’autres moments… Une mer de bras les acclame en sautillant. Le plaisir est l’énergie des guiboles. La lune, couche tôt cette nuit, tire sa révérence et jette un voile poétique sur les décibels.

Doigts pointés au ciel

Lune se cache dans les arbres

Et Birdy Nam Nam

1h00 : L’on se fait pardonner ces errances devant la première partie impeccable du set de Kavinsky. Le DJ à la réputation en explosion affole le chapiteau. Les plus téméraires en rejoignant la cime, agrippés à ses structures de métal, comme à une bouée salvatrice. Ce n’est plus un dancefloor mais un stade aux milliers de joggeurs qui ne rejoindront la torpeur de leur intérieur que dans quelques heures.

Dimanche : atterrissage en douceur

16 h : Revenir au Parc, en famille encore, tout à fait réveillés de l’ouragan de la nuit passée. Et prendre conscience que les centaines de bénévoles ont abattu un boulot remarquable pour transformer une prairie en lieu de festival accueillant et érigeant par exemple d’accueillantes structures en palettes. Les fameuses “Tours des bois”. Woodstower a donc revêtu ses habits du dimanche. Et les familles se pressent pour le marché bio et le dépaysant bal world. C’est frais, bon enfant, émouvant. Une bouffée de bien être et de soleil. Ses rayons se reflétant dans des milliers d’yeux heureux.  Vivement l’année prochaine…