Portraits / JOURNAL N°96 - mercredi 18 juin 2014

Monique Martin, la présidente de Mémoires, disparaît

“CONNAÎTRE ses racines, c’est important. Surtout dans une ville qui bouge comme la nôtre”, assurait-elle dans nos colonnes en janvier dernier. Monique Martin, la pétillante présidente de l’association Mémoires, s’est éteinte le 8 juin à l’âge de 78 ans, emportée par la maladie. “Au nom de tous les Vaudais, je salue avec respect et émotion la mémoire d’une personnalité de grande valeur et j’exprime la reconnaissance de notre ville pour son dévouement et son altruisme”, souligne la députée-maire Hélène Geoffroy.

 

Nous nous connaissions depuis près de 50 ans, confie Arlette Scapaticci, son amie. A l’époque, nous étions à l’Union des jeunes filles de France et militions contre la guerre d’Algérie. C’était sa vie que de s’engager et de faire s’engager les autres pour qu’ils soient mieux reconnus.” Durant 35 ans, cette ancienne institutrice a vu passer beaucoup de bambins sur les bancs de l’école Grandclément où elle enseignait. “Elle avait choisi l’un des plus nobles métier. Encore ces derniers temps, elle donnait des cours de français bénévolement aux primo-arrivants. C’était comme ça avec Monique : si quelqu’un avait un problème, elle se démenait pour le résoudre”, soulignent ses camarades de Mémoires.

Depuis quelques années, Monique Martin intervenait dans les écoles de la commune pour rappeler la mémoire de ceux qui ont porté les valeurs de citoyenneté, de liberté et de résistance. “On va beaucoup la regretter, déplore Roxane Paugam, enseignante de CM2 à l’école Angelina-Courcelles. On lui doit tellement. Grâce à son travail, nos élèves ont remporté le concours Les petits artistes de la mémoire, en enquêtant sur la vie des Poilus vaudais. Avec elle, les enfants ont partagé des moments magiques. Ils sont très peinés”.

La section locale du Front de Gauche se souvient d’une “infatigable du travail qui sillonnait sans cesse la ville à bord de sa 4L rouge pour se rendre dans les écoles de la ville, du nord au sud. D’une personne très attachée à la défense du devoir de mémoire”. Elle était d’ailleurs parmi les pionniers de l’association Mémoires. “Au départ, il s’agissait de faire vivre le souvenir de la déportation et de la résistance. Et puis, nous nous sommes dit que la ville était trop riche en mémoires pour se cantonner à cela”, explique Arlette Scapaticci.

“Retraitée mais active, car je chante !”, comme elle le soulignait, Monique Martin était aussi chef de chœur des Ans chanteurs avec lesquels elle reprenait volontiers les chansons d’autrefois, notamment les airs révolutionnaires et les chants de la Résistance.

En 2012, cette gardienne de l’histoire locale recevait la médaille de la Ville pour l’ensemble de son œuvre au service des habitants et du patrimoine vaudais.

Maxence Knepper

Crédit photo © Laura Tangre

Présidente de l’association Mémoires et chef de chœur des Ans chanteurs, Monique Martin est décédée le 8 juin à l’âge de 78 ans. Avec elle, c’est un peu de l’histoire locale qui s’en va.

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