Actualités / Cultures - mardi 07 juillet 2015

“Dans tous nos projets, nous misons sur l’excellence”

Quels sont les grands axes de la politique culturelle que vous souhaitez développer dans les années à venir ?

La première chose, c’est de permettre l’accès à la culture au plus grand nombre et d’aller à la rencontre des jeunes. Chacun doit pouvoir trouver sa place. A Vaulx-en-Velin, la plupart des habitants perçoivent la culture comme étant élitiste. Beaucoup n’ont jamais mis les pieds au centre culturel ou au Planétarium. Il faut que ces gens n’aient plus d’aprioris face à la culture. C’est un vecteur de valeurs qui permet de faire passer beaucoup de messages et de transcender les clivages. Je prends souvent en exemple l’icône de la musique égyptienne Oum Kalthoum qui, au plus fort des conflits au Proche-orient, réussissait à réunir dans une même salle, des personnes qui en temps normal se faisaient la guerre. La culture a ce pouvoir que le politique n’a pas toujours.

 

Le Conseil municipal du 25 juin a voté à l’unanimité, la mise en place d’une petite révolution numérique dans les bibliothèques municipales. De quoi s’agit-il ?

C’est effectivement une révolution, car Vaulx-en-Velin accumule beaucoup de retard dans ce domaine. nous faisons partie des rares communes en France dans lesquelles les biblio- thèques ne sont pas rentrées dans l’ère du numérique. nous voulons faire mieux que de rattraper ce retard, nous souhaitons être à l’avant garde et testons des nouvelles méthodes de travail. Ce passage au numérique permettra aux habitants de jouir d’accès wifi dans les bibliothèques et de pou- voir consulter des livres et des magazines en ligne. Il y aura aussi des tablettes tactiles, des ordinateurs, des tables interactives... A terme, une médiathèque et une maison de quartier devraient voir le jour au Mas.

 

Après le succès du 1er Battle de Hip Hop en mai dernier, la Municipalité souhaite poursuivre dans cette voie et va proposer un festival des cultures urbaines à l’automne. Pouvez- vous nous en dire quelques mots ?

Il s’agira d’une Biennale des arts urbains qui aura lieu les 19, 20 et 21 novembre. nous travaillons sur la programmation qui mêlera graff, danse, musique, littérature et sociologie. A travers ce festival, nous visons l’excellence. Le battle nous a permis de voir que l’attente était grande. Avec l’équipe municipale, nous voulons éviter la hiérarchisation des cultures et démocratiser le mouvement hip hop. Vaulx est une des premières villes en France à avoir, dans le passé, sublimé cette culture qu’il faut désormais ancrer dans le territoire comme on a réussi à le faire pour le jazz.

 

Développer la culture Hip Hop dans un quartier populaire, n’est-ce pas céder à la facilité ?

Ce serait une critique facile. Le bien vivre ensemble, c’est faire connaitre et accepter la culture de chacun. Il n’y a pas de sous culture. L’un de mes objectifs, c’est que les Vaudais ne soient plus complexés par le fait de venir d’un quartier populaire. Promouvoir le Hip Hop, c’est mettre en avant l’une des choses les plus positives qui soient sortie de ces quartiers. La musique est essentielle. D’ailleurs nous inscrivons le conservatoire dans le périscolaire de chaque école. J’aimerais aussi intégrer à la programmation du centre Chaplin du classique, et pourquoi pas faire venir dans notre ville, la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani. Enfin, nous portons la volonté de développer la culture scientifique. Dans chacun de nos projets, nous misons sur l’excellence.

 

Il existe déjà des temps forts dans la ville, comme les festivals A Vaulx Jazz et Un poing c’est court. Comment voulez vous les voir évoluer ?

Beaucoup de villes, avec les changements de municipalités, ont mis fin à des événements. Nous, nous avons transcendé les clivages politiques pour ne pas céder à cette facilité. Ce sont des temps qui permettent de faire rayonner la ville et de fédérer. Si nous allons apporter quelques améliorations, le festival de jazz devrait conserver sa forme. Mon souhait toutefois, c’est d’accroitre l’esprit A Vaulx Jazz. Que les habitants et les visiteurs vivent, l’espace d’un mois, au rythme du festival. Pour cela, il faut davantage impliquer les Vaudais et les commerçants. Pour ce qui est du festival du court métrage francophone, certains financeurs souhaitent voir quelques changements. Or, la ville ne peut pas le porter seul et nous sommes en phase de réflexion. Mais il a vocation à continuer.

 

La Métropole de Lyon s’est dotée d’une délégation à la culture. A ce titre, certaines prérogatives municipales vont-elle devenir métropolitaines ?

Pour le moment, nous sommes dans une période de transition. Nous y verrons plus clair à partir de janvier 2016. Nous souhaitons bien évidemment certains transferts de compétences, notamment concernant le Planétarium qui fait un excellent travail et a vocation à devenir un équipement métropolitain. Il semble logique que la métropole apporte en effet un financement conséquent, puisque les visiteurs viennent de toute la région.

Qu’est ce qui fait, selon vous la richesse culturelle de Vaulx-en-Velin ?

L’histoire et l’évolution de la ville d’abord. on a aussi des personnes au par- cours exceptionnel, comme Lilou Ramdani, Salim Kechiouche ou encore Mehdi Bensafi, l’entraîneur de l’équipe de France de Taekwondo. La ville est riche de leurs expériences et de leur dynamisme. Vaulx, ce n’est pas que des problèmes, c’est aussi des jeunes qui ont la niaque et qui réussissent très bien.

Propos recueillis par Maxence Knepper

 

 

 

Ses goûts et ses couleurs

Dernier livre : Le rapport Gabriel de Jean d’Ormesson

Dernier film : La tête haute d’Emmanuelle Bercot

Dernier coup de cœur musical : Frero Delavega

Dernière émission de télévision : L’Algérie vue du ciel (France 2)

Dernière pièce de théâtre : Le malade imaginaire aux Célestins (par Michel Didym)

Derniers concerts : Marcus Miller, Ibrahim Maalouf et Natacha Atlas à Jazz à Vienne.

 

 

 

 

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