Actualités / Cultures - lundi 01 septembre 2014

Il y a 70 ans, Vaulx libéré

LE 2 SEPTEMBRE, Vaulx-en-Velin fêtait les 70 ans de sa libération. Si la commune n’a pas subi les dégâts de sa voisine lyonnaise, elle n’a pas été épargnée par la guerre. En témoignent les noms en lettres d’or immortalisés sur le monument aux morts du Village. Ceux des habitants martyrs tombés lors des combats, sur le front, fusillés ou disparus en déportation. En témoigne aussi le souvenir du fracas des bombes déposées chez certains commerçants et à l’usine Tase.

En 1943, Louis Rossi a 19 ans quand il rejoint la Résistance. “Un matin, j’ai vu qu’un de mes cama- rades était condamné à mort. Cela m’a décidé à m’engager, c’était mon devoir”, raconte-t-il. Comme lui, nombreux sont les Vaudais à avoir rejoints les rangs de l’Armée de l’ombre. “Il y avait un gros foyer de Résistance, rue Chardonnet notamment”, confesse le nonagénaire. Rue Chardonnet justement, habitait Arlette Scappaticci, 10 ans en 1943. “Lorsque les Allemands sont arrivés à Vaulx, ils nous ont lancé des bonbons, mais nos parents nous défendaient de les manger, se souvient-elle. Le quotidien n’était pas facile. Les descentes de la milice, les tickets de rationnement, le manque de tout, de pain surtout. Heureusement, la solidarité régnait.”

Le 2 septembre 1944, Marie-Louise Collin, 11 ans à l’époque, était à Vaulx, rue Paul- Marcellin. “Ce fut une explosion de joie. Tout le monde s’embrassait dans la rue. Les Allemands ne viendraient plus frapper à nos portes. Pour ma mère et moi pourtant, la joie se teintait de tristesse. Nous attendions des nouvelles de mon frère, Robert Lages. Nous avons appris quelques mois plus tard qu’il ne rentrerait pas de déportation.” Une rue de la ville porte aujourd’hui son nom. Viendront ensuite l’épuration et la tonte de femmes accusées d’avoir entretenues des rapports avec les Allemands. Des images d’horreur pour la fillette qu’elle était.

Arlette garde quant à elle le souvenir des GI’s américains basés au Pont-des-Planches à la fin de la guerre. “Ils venaient dans les cafés avec leur jazz et leurs chewing-gums. J’ai encore le goût de ces confiseries en bouche...” Marie-Louise ajoute dans un éclat de rire : “Il y avait aussi le chocolat et les préservatifs ! Comme j’étais une petite fille, je ne savais pas ce que c’était. Je croyais que c’était des jolis ballons de baudruche à gonfler.”

Maxence Knepper

4038 vues

Commentaires

Vaulx-en-Velin > Journal > Actualités > Cultures > Il y a 70 ans, Vaulx libéré