Actualités / Cultures - mardi 20 janvier 2015

Moussa Touré ouvre le festival du film court

POUR INTRODUIRE l’ouverture officielle du festival du film court francophone qui a eu lieu aux Amphis, le samedi 17 janvier, Nicole Garnier, la présidente, a rappelé, au regard de l’actualité, que ce festival est “un espace de liberté de parole et contribue, avec les enseignants, à l’éducation artistique et culturelle des jeunes vaudais, pour développer leur esprit critique”. Elle a souligné son ancrage dans le territoire, mais aussi sa dimension internationale. Hélène Geoffroy, la députée- maire a insisté sur “l’importance majeure de défendre la liberté d’expression”, dans le contexte actuel.

“La liberté de parole fait partie intégrante de ma culture. Je suis né dans une rue où se parlent douze langues différentes que je comprends. Quand on parle d’une langue, on parle aussi d’écoute et de regard”, confiait quant à lui Moussa Touré, qui se définit comme “un réalisateur engagé à dire les choses telles qu’elles sont”. Ce qui le touche, c’est l’humanité au sens large. Et c’est de cela dont il parle à travers les films, non seulement qu’il réalise, mais aussi qu’il produit. Et, c’est aussi cela qu’il a choisi de montrer à travers la Carte blanche. “J’aime la diversité et mon coup de coeur est allé vers ce qui la reflète le mieux”. Les spectateurs ont pu découvrir documentaires et films courts de fiction de réalisateurs issus d’horizons divers ; chinois, belge, malgache, sénégalais. Moussa Touré accorde une importance particulière “aux regards neufs” qui font le cinéma et incitent au dialogue. “Il faut parler, mettre un débat en place”. Selon lui, la parole est une arme contre le sectarisme. C’est le message qu’il souhaite faire passer, ici aussi à Vaulx-en-Velin. “Je suis là pour cette ville et je reviendrai. J’aime ce festival, car c’est aussi un festival du public qui a son mot à dire et, il est dans mes tonalités”. Moussa Touré espère voir se développer un partenariat durable entre le festival “moussa invite” qu’il a créé au Sénégal et celui “Un poing c’est court” de Vaulx-en-Velin. Désir partagé par les organisateurs. il se dit attaché aussi tout particulièrement à la France du fait de sa participation au jury du festival de Cannes, à sa collaboration avec des réalisateurs français : “J’ai fait Coup de torchon avec Thierry Frémont. Ce film m’a ouvert les yeux. C’était la première fois que je voyais de grands acteurs”. mais son attachement à la France est aussi étroitement lié à la langue française dont il a découvert l’enchantement à travers la poésie de Baudelaire. “C’est le poète que j’aime le plus, il est vif, seyant, tranchant, il donne des frissons. Dans mes films, on voit Baudelaire. Il est d’aujourd’hui, d’hier et je crois qu’il va être de demain”.

Jeanne Paillard

Pratique : le festival du film court francophone se poursuit jusqu’à 24 janvier.

www.unpoingcestcourt.com. tél : 09 52 90 42 75.

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