Cultures / Une ville des mémoires : résister au présent - mardi 30 avril 2013

Bertrand Tavernier aux Amphis

Le film “Laissez-passer” de Bertrand Tavernier, programmé aux Amphis, en présence du réalisateur le samedi 25 mai, met en exergue ce propos toujours actuel du cinéaste : “Les cinéastes sont des sismographes de leur époque”.
On ne présente plus Bertand Tavernier. Ce cinéaste, fils de l'écrivain et Résistant René Tavernier, a tourné dans le Lyon de son enfance son premier long- métrage, L'Horloger de Saint-Paul, adapté d’un roman de Simenon. En quarante ans de cinéma, Tavernier a construit une œuvre cinématographique considérable en alternant films d'époque (Que la fête commence, pour lequel il décroche le César du meilleur réalisateur et du meilleur scénario en 1976) et œuvres contemporaines, tout en affichant une prédilection pour les sujets de société (Coup de torchon, 1980, sur l’Afrique coloniale ; L 627 qui restitue le quotidien de la brigade des stupéfiants). Dans une veine plus intimiste, il tourne Un dimanche à la campagne, prix de la mise en scène à Cannes en 1984. Du côté des combats, nous lui sommes redevables d’avoir abordé la Première Guerre mondiale dans La Vie et rien d'autre (1989) ; la Guerre d'Algérie dans le documentaire La Guerre sans nom ; la guerre des Balkans du début du XXe siècle dans Capitaine Conan (1996) ; et l'Occupation dans Laissez-passer (2003).

Ce long métrage retrace l'histoire réelle du cinéma français durant l'Occupation. Il a donné l’opportunité à Bertrand Tavernier de s'interroger sur son métier de cinéaste. Dans Laissez-passer, cinéastes et acteurs se retrouvent face à un choix crucial : peuvent-ils accepter de travailler pour la Continental-Films, société de production cinématographique française financée par des capitaux allemands qui produit des films français depuis 1940 ? Collaborer ou bien continuer à lut- ter ? Le destins de deux hommes, confrontés à ce choix, et incarnés à l’écran par Jacques Gamblin et Denis Podalydès, vont se croiser. Il s’agit respectivement de Jean Devaivre, assistant metteur en scène qui entre à la Continental-Films pour cacher ses activités de Résistant, et de Jean Aurenche, scénariste-poète, qui refuse toutes les propositions de travail venant des Allemands... De nombreux personnages ayant existé sont présents dans ce film qui détient l'un des records du nombre de rôles parlants (115) pour un long métrage français. Marie Desgranges campe le personnage de Simone Devaivre et interprète la chanson du générique de fin. La diffusion de Laissez-passer aux Amphis sera suivie d’un débat en présence du cinéaste.

F.K

Pratique : Laissez-passer (2h45) de Bertrand Tavernier, samedi 25 mai à 15 heures, au cinéma les Amphis, rue Pierre-Cot. Tel : 04 78 79 17 29

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Commentaires

  • Stéphanie, le 17/05/2013
    Et ce même jour, à partir de 20h15, Bertrand Tavernier sera à l'Institut Lumière (Lyon 8) pour échanger avec le public autour de ses livres et d'un grand classique du film noir "Laura" de Preminger qu'il présentera avant la projection.