Actualités / Société - mardi 02 juillet 2013

Avanti, toutes voiles dehors !

“IL NOUS A FALLU deux heures pour charger le bateau sur le camion. Puis, nous sommes partis avec toute l’équipe. C’était un moment fort”, commente Thierry Longepé, responsable technique du chantier d’insertion Voil’Avenir, quand il évoque le départ du catamaran VA32, baptisé Avanti, pour le salon international du multicoque, le 25 mars à la Grande Motte. Une émotion partagée par tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à la concrétisation d’un rêve un peu fou. Celui de fabriquer à Vaulx-en-Velin, avec des personnes en insertion, des bateaux dédiés à la navigation des personnes handicapées en fauteuil.

A l’origine de cette aventure, Aurélie et Thierry Longepé ont, par leur per- sévérance, entraîné dans leur sillage des élus de Vaulx-en-Velin, Meyzieu et Décines ainsi que la Mission locale. Ils ont su convaincre deux associations, Multi services développement (MSD) et Watever, créée par l’architecte naval Marc Van Peteghem, de porter le projet. Après dix-huit mois de travail réalisé par dix-sept salariés en inser- tion issus des trois villes partenaires, Avanti, avec sa coque de près de dix mètres de long sur quatre mètres cinquante de large, a déployé ses ailes de toile, défiant le ciel de son mât de treize mètres de haut, dressé au des- sus de la grande bleue. “Le catamaran peut transporter en tout six personnes, soit trois personnes handicapées, en fauteuil pouvant naviguer en autonomie”, précise Thierry Longepé.

Conçu pour naviguer sur la mer, le bateau restera à la Grand Motte : “Il appartient à MSD et va être mis à la disposition de structures médicalisées pour l’accueil des navigateurs porteurs de handicaps”, commente Aurélie Longepé, responsable des chantiers d’insertion de MSD. Elle lance aujourd’hui un nouveau défi, un second pro- jet de bateau pour lequel de nouveaux salariés sont en voie de recrutement. “Ce bateau ne sera pas construit en bois, mais en résine. Nous sommes en train de faire le moule et nous pourrons intégrer de la fibre de jute”, explique Thierry Longepé. L’utilisation de cette ressource naturelle a été impulsée par Marc Van Peteghem, engagé dans une action de redynamisation de l’industrie de fabrication du jute au Bangladesh. “Nous créons du lien, nous donnons du sens à tout ce que nous faisons”, s’enthousiasme Aurélie Longepé qui tient la barre de ce chantier fabuleux et n’est pas prête de la lâcher.

Jeanne Paillard

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