Actualités / Société - mardi 30 avril 2013

De plus en plus de jeunes inscrits à la Mission locale

CETTE ANNÉE, on fête le trentième anniversaire de la Mission locale. Trente ans au service des jeunes de 16 à 25 ans, afin de leur faciliter l’insertion sociale et professionnelle. “Dans la mesure du possible”, reconnaissent volontiers les conseillers, car l’accompagnement d’un public jeune en très grande difficulté demande d’autant plus de temps que la crise est là, et que Vaulx-en-Velin reste un territoire où les problèmes sociaux, sanitaires et économiques sont réels.

Certes, la crise atteint aussi les seniors, a souligné Marie-Jeanne Hochard, adjointe au maire, déléguée à l’Insertion, la Formation, l’Emploi et la Jeunesse, et présidente de la Mission. “Nous observons aussi que bon nombre de jeunes trouvent un point de chute sur notre commune, qu’ils soient immigrants munis de passeports européens délivrés par des Etats en grande difficulté ou “nomades“ sur le territoire national ou l’agglomération lyonnaise. Pour d’autres jeunes Vaudais, c’est la perte du soutien familial, lui-même fortement impacté par la crise et le chômage, qui motive leurs sollicitations auprès des agents d’accueil et des conseillers“ de la Mission locale, a-t-elle souligné dans son rapport moral.

Drôle d’anniversaire

Drôle d’anniversaire donc, quand on constate que le nombre de jeunes accompagnés à la Mission locale est très supérieur à celui de 2011 : + 15 %. Ils ont été 3144 jeunes à s’adresser à la Mission locale en 2012, contre 2656 en 2011. L’équipe en place, composée d’une trentaine de personnes sous la direction de Anne Dufaud, est suffisamment aguerrie pour faire face aux situations les plus variées. Mais l’accompagnement d’un public en très grande difficulté demande du temps. La plupart des quelques 3000 jeunes inscrits cette année 2012 ont été “accompagnés“ : 2889 exactement. Sur ce nombre, un tiers d’entre eux, soit un millier de jeunes, ont accédé à l’emploi ou à une formation. Les nouveaux inscrits en 2012 représentent près de 30 % du public suivi, soit la même proportion que les années précédentes. Ce qui a changé par rapport à l’an passé, c’est le vieillissement, certes tout relatif, de la population accueillie : 57 % ont plus de 22 ans, ce qui traduit les difficultés qu’ont certains jeunes à s’insérer dans la vie professionnelle. La répartition femmes - hommes est équilibrée, mais la durée d’accompagnement des hommes est plus longue pour ces derniers, et les filles poursuivent en général plus longtemps leurs études. Le niveau scolaire en général progresse, même s’il reste peu élevé : plus de la moitié des jeunes n’ont pas obtenu de diplôme.

L’équipe est composée de vingt-quatre permanents, auxquels il faut ajouter deux mises à disposition (Pôle Emploi et Résamut) et quatre contrats à durée déterminée de professionnels en santé, notamment sur l’écoute spécialisée auprès de jeunes en grande souffrance et auprès des handicapés.

L’activité de base de cette équipe consiste à recevoir les jeunes en entretien individuel et à bâtir avec eux un parcours personnalisé qui devrait mener vers l’emploi. Mais le chemin est long. L’accompagnement “renforcé“ prend des formes diverses : projet personnalisé d’accès à l’emploi, contrat d’insertion dans la vie sociale (Civis), Plan local par l’insertion et l’économie (Plie), accord national interprofessionnel (Ani). Ce dernier programme concerne les “décrocheurs“ : rude tâche pour les conseillers que de trouver une formation adaptée à ces jeunes en échec : “cela prend six à huit mois. Quand le jeune est prêt, il arrive que la formation n’existe plus”, a fait remarquer Dominique Giraud-Sauveur, la responsable de l’équipe d’accompagnement.

 

Beaucoup de points noirs

Autres points noirs : le logement et la santé. De plus en plus de jeunes restent, et de plus en plus longtemps, dans leurs familles. Seulement 13 % d’entre eux disposent d’un logement autonome. Et “26 % sont en logement précaire”, a noté Francette Fernandez, responsable du pôle accueil. Des résidences s’ouvrent pourtant un peu partout dans le Grand-Lyon, mais sur la base des critères financiers trop élevés pour leurs bourses. D’autre part, beaucoup de jeunes baissent les bras devant la gestion des papiers administratifs, soit parce qu’ils éprouvent de réelles difficultés à bâtir un dossier en français ou rédiger une let- tre de motivation (compréhension du dossier, perte ou confiscation de documents), soit parce qu’ils ne persévèrent pas dans leurs démarches. Même constat concernant leur propre santé, très souvent négligée. Marie-Jeanne Hochard a souligné dans son rapport moral que l’année 2013 sera celle d’un “véritable challenge“ et elle a proposé au conseil d’administration de réfléchir aux motifs qui freinent la participation citoyenne et active des jeunes à leur Mission locale.

Emplois d’avenir en vue

Au moment où sont lancés les emplois d’avenir – une quinzaine de contrats a d’ores et déjà été signée, d’autres sont en prospection auprès des entreprises – il ne s’agit pas de baisser les bras. Certes, nous voilà revenus “à des temps difficiles, a souligné le maire Bernard Genin. Mais des structures comme la Mission locale montrent aux jeunes qu’il existe d’autres solutions que le repli”. Ces solutions passent par les emplois d’avenir et dans les zones franches, par le développement des contrats d’alternance, par le partenariat avec l’association Vaulx-en-Velin entreprises (VVE)... Plus globalement, elles pas- sent par des politiques fortes en direction de la jeunesse : “Nous demandons que soit créé un vrai service public de l’emploi”, a souligné le maire qui a proposé une augmentation de la subvention 2013 de la Mission locale de 1,5 %.

Concernant le rapport financier, le trésorier, Didier Lehrmann, a observé que “la vigilance était de mise en 2013“ quant au maintien à un juste niveau de la masse salariale et des subventions d’exploitation. Les rapports ont tous été approuvés à l’unanimité. Un souffle plus léger est passé dans l’assistance avec l’intervention de jeunes Vaudais venus témoigner de leur parcours d’insertion et de l’aide apportée par la Mission locale vaudaise.

Françoise Kayser

Pratique : Mission locale 16-25 ans, 3, avenue Georges-Dimitrov. Tél. 04 72 04 94 14. La Mission locale propose une nouvelle permanence hebdomadaire à l’Espace communal Carmagnole, pour se rapprocher des jeunes habitants du Sud de la ville.

 

 

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