Actualités / Société - mardi 03 septembre 2013

Le camp de Roms à la Soie évacué

LE CAMP n’avait cessé de grandir : plu- sieurs communautés Roms, venues de Roumanie pour la plupart, mais aussi de Bulgarie, s’étaient regroupées dans des conditions de vie très précaires sur un terrain du Sytral en friches, en face des grandes cités Tase. Ils étaient près de quatre cents personnes –223 adultes et 167 mineurs – comptabilisées par la Préfecture lors de l’expulsion. Et pourtant, depuis l’incendie qui avait ravagé le camp le 15 août, une centaine de personnes s’était déjà dispersée dans la nature.

Au cours de l’opération d’expulsion, trois obligations de quitter le territoire français (OQTF) ont été notifiées et une personne dont l’OQTF était devenue exécutoire a été conduite dans les locaux de la police aux frontières.

La préfecture du Rhône a annoncé qu’une proposition d'aide au retour a été faite aux personnes souhaitant bénéficier de ce dispositif, qu’elles soient en situation régulière ou irrégulière. Les familles avec enfants de moins de trois ans devaient être relogées dans des hôtels de l’agglomération, à titre très provisoire. Sur place, ce sont les associations vaudaises qui se sont chargées d’appeler le 115 pour que ces relogements soient effectués.

 

Quant aux riverains, ils étaient partagés entre soulagement et colère. Certains d’entre eux, excédés par les problèmes de salubrité, d’agression et de prostitution, avaient fait circuler cet été une pétition envoyée aux différentes instances politiques. Puis, ils avaient organisé, le 13 et le 20 août derniers, une manifestation qui avait rassemblé une cinquantaine de per- sonnes. Pourtant, malgré la dégradation réelle de leurs conditions de vie, les habitants des cités Tase s’étaient montrés pour la plupart d’une grande ouverture d’esprit avec les Roms et ont fait preuve de générosité des mois durant.

Depuis l’installation de ce camp en 2012, Bernard Genin, maire de Vaulx-en-Velin, avait interpellé le préfet à plusieurs reprises. En accord avec d’autres maires du département (Vénissieux, Pierre-Bénite, Givors et Grigny), eux aussi concernés par la question des Roms, installés illégalement sur leurs communes respectives, il réitère sa demande d’une table ronde afin de trouver des solutions dignes.

“L’expulsion du camp de Vaulx-en-Velin était devenue inéluctable pour faire ces- ser cette situation intolérable, a commenté le maire. Mais cela ne règle en rien le problème des Roms qui vont cher- cher d’autres terrains où s’installer. Cette question ne doit pas être supportée par une ville ou par une autre, elle doit être réglée par l’Etat avec l’Europe. Soit l’Etat engage une politique répressive et n’accepte plus les Roms sur son territoire – politique que je ne partage pas –, soit ce sont des citoyens européens, alors il faut régler leurs conditions de circulation. On est aujourd’hui dans l’entre-deux : on laisse s’installer les bidonvilles et après, on expulse”.

Françoise Kayser

 

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