Société / Le service public de l’eau, dans les mains du privé ou du public ? - mardi 16 octobre 2012

Au fil de l'histoire lyonnaise

 La municipalité lance alors un concours pour fournir Lyon et ses deux collines et retient le projet de l’entreprise Gardon. Ses machines élévatoires fonctionnent de 1833 à 1853 à la base de 450 m3/jour, prélevés directement dans le Rhône. En 1853, sur l’initiative d’Aristide Dumont, la municipalité s’oriente vers une concession complète du service des eaux, en prélevant les eaux du Rhône naturellement clarifiées.

La Compagnie générale des eaux (CGE) soumet une proposition au préfet Vaisse et un contrat est signé en août pour une concession de 99 ans avec une clause de rachat dès la trentième année d’exploitation. C’est la première concession d’eau au monde. Ce contrat fait passer à 20 000 m3/jour le minimum de distribution quotidienne.
A la fin du 19e siècle, la demande en eau croît. La Ville de Lyon conduit des recherches (techniques de captage, puits…) et devient la capitale des bassins filtrants. Face à une insuffisance chronique, un nouveau concours est lancé en quête de solutions pérennes pour alimenter Lyon en eau. Se pose encore la question : eau de sources ou eau du Rhône ? Le captage des sources est difficile. En 1896, des puits et une station de pompage sont réalisés en rive gauche du Rhône (usine du Grand camp). A la fin du siècle, le champ de captage, l’actuel parc de la Feyssine, compte une trentaine de
puits.
Trois ans plus tard, à la suite de désaccords entre la CGE et la Ville, les pouvoirs publics décident le rachat de la concession. Ainsi, à partir du 1er janvier
1900, l’eau de Lyon revient en régie municipale. Tout le personnel de la compagnie, excepté le directeur, décide de continuer son service avec le titre d’employé municipal. Toutefois, vingt-deux communes de la banlieue contractualisent avec la Générale.
En 1906, l’usine du Grand camp sort 60 000 m3 d’eau par jour. En 1929, vingt-huit communes s’allient au sein du Syndicat des eaux de la banlieue de Lyon. Le premier contrat sera signé en 1949 avec la Générale. Dans les années 1962-63, des difficultés d’alimentation en eau potable réapparaissent
à Lyon. En 1966, Louis Pradel initie “le plan de l’an 2000”. En 1969, les compétences eau des communes sont transférées à la Communauté urbaine. De 1969 à 1986, celle-ci harmonise les contrats, le prix de l’eau et poursuit le développement du réseau d’eau potable. En 1986, le Grand Lyon choisit de déléguer le service public de l’eau à la CGE et à la Société de distribution d’eau intercommunale. La CGE devient Vivendi en 1998. Ses activités
sont ensuite reprises par le groupe Veolia environnement, au sein de sa division Veolia eau. En 2007, la question des marges bénéficiaires reçues par les fermiers, entre prix facturés et coûts de revient est en jeu. Une médiation permet de trouver un accord sur le prix de l’eau.

A L’ÉPOQUE romaine, Lugdunum est la ville la mieux alimentée en eau après Rome avec 45 000 à 60 000 mètres cubes (m3) journaliers. Mais en 1830, la deuxième ville de France ne l’est guère mieux qu’un village.

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