Actualités / Société - vendredi 23 août 2013

Les Roms à la Soie expulsés

Les Roms s’y attendaient :  quelque 3oo personnes présentes sur le camp avaient bouclé leurs maigres bagages lorsque les CRS ont pris position aux alentours, au petit matin. Depuis l’incendie qui avait ravagé le camp le 15 août, une centaine de personnes s’étaient déjà dispersées dans la nature.

Ce vendredi 23 août, la préfecture a comptabilisé 223 adultes et 167 mineurs, vivant dans des conditions sanitaires déplorables.Au cours de cette opération, trois OQTF (Obligations de quitter le territoire français) ont été notifiées et une personne dont l’OQTF était devenue exécutoire a été conduite dans les locaux de la police aux frontières.

La préfecture du Rhône a annoncé qu’une proposition d'aide au retour a été faite aux personnes souhaitant bénéficier de ce dispositif, qu’elles soient en situation régulière ou irrégulière. Les familles avec enfants de moins de trois ans seront relogées à l’hôtel à titre provisoire.

L’association Médecins du Monde (MDM), présente lors de l’expulsion, continue d’assurer le suivi sanitaire de nombreux camps de Roms dans toute l’agglomération. Des membres de l’association ont expliqué aux familles expulsées qu’elles devaient contacter le 115 et enregistré des demandes (notre photo).

Depuis l’installation de ce camp en 2012, Bernard Genin, maire de Vaulx-en-Velin, avait interpellé à plusieurs reprises le préfet, en vain. Avec d’autres maires du département (Vénissieux, Pierre-Bénite, Givors et Grigny),  il demande depuis longtemps une table ronde afin de trouver une solution humaine. Dans leur communiqué, le Parti communiste et le Front de gauche soulignaient, juste après l’incendie du 15 août dernier, que : “Il est grand temps que le Préfet, l’Etat et l’Europe prennent leurs responsabilités ; comment accepter qu’on laisse des citoyens européens dans l’errance, les condamnant à un mode de vie humiliant, voire indécent qu’ils n’ont pas choisi ? Comment accepter également que ce soient systématiquement les populations des villes les plus défavorisées de notre agglomération qui doivent toujours supporter de telles situations pendant des mois voire même des années ?”.

Malgré des conditions de vie difficiles, les habitants des grandes cités Tase se sont montrés pour la plupart d’une grande ouverture d’esprit avec les Roms. Et ils ont fait preuve d’une générosité et d’une solidarité exemplaire des mois durant.

Françoise Kayser

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