Actualités / Société - mardi 04 juin 2013

Santé mentale, les subventions stagnent

“LES personnes qui viennent, des jeunes pour 75% de notre public, sont souvent en situation de crise. Nous tenons à prendre le temps de les recevoir dans les meilleurs conditions d’écoute possible”, explique Sylvie Oddou, directrice du Lieu écoute, un dispositif qui relève des Points d’accueil et d’écoute Jeunes et parents (PAEJ), disséminés sur tout le territoire français. L’assemblée générale qui s’est tenue en avril dernier a permis de faire le point sur l’activité, notamment sur les avancées et les reculs enregistrés. Les bonnes nouvelles sont tempérées par les mauvaises, comme l‘explique un retour en arrière sur les années 2010- 2011: le gouvernement précédent avait mis à mal la stabilité et le finance- ment de nombreux PAEJ, avec des coupes drastiques dans les budgets. Aujourd’hui, si la situation financière n’est guère florissante, l’avenir du Lieu écoute de Vaulx n’est plus menacé. Mais l’association accuse une nouvelle baisse de subvention, de la part de la Direction départementale de la cohésion sociale (DDCS). “A la suite de deux années de gestion très serrée (...), cette année fait apparaître un déficit, certes limité (7800 euros) par rapport au budget global (177 000 euros), mais bien réel.”

Dominique Vignon, président du Lieu écoute., d’interroger : “Dans les critères d'attribution, la DDCS a-t-elle intégré les données sur la situation sociale du Mas du taureau ? Le fossé persistant et même en voie d'aggravation entre la dynamique de la ville et la réalité de la préca- rité au Mas doit être réaffirmé, alors que l'image de la ville qui s'améliore progres- sivement, peut laisser s'installer chez nos partenaires financeurs une illusion de sortie de crise”.

Ecouter et prévenir

En ce qui concerne l’activité proprement dite, l’association a tenu le choc sans réduire le temps de travail : cinq personnes se partagent l’accueil et l’écoute spécialisée (pour un équivalent de 2,9 temps pleins).

En réunissant les situations cliniques et les personnes rencontrées lors d’actions collectives dans la ville et au- delà, le Lieu écoute comptabilise des rencontres avec près de 1500 personnes en 2012 (1491 exactement), soit une bonne stabilité de l’activité au regard des difficultés déjà évoquées. Le Conseil d’administration a préconisé de réduire l’accueil pour les plus jeunes (moins de douze ans).

Les jeunes (jusqu’à vingt-cinq ans) représentent 75% de la “file active” accueillie. Les difficultés exprimées par les différents publics (dont un quart d’adultes de plus de vingt-cinq ans) demeurent majoritairement de l’ordre des souffrances familiales et du mal être, “compensé” par des addictions diverses (alcool, toxicomanie) : celles-ci touchent deux, voire trois générations aujourd’hui.

L’action du Lieu écoute s’inscrit dans un maillage territorial en lien avec les autres structures de la Ville. Au 7 chemin du Grand-Bois, trois psychologues cliniciens reçoivent en toute confidentialité des jeunes et parfois leurs parents, en tentant de trouver des solutions à leurs problèmes. L’équipe du Lieu écoute va aussi à la rencontre des établissements (lycée Doisneau), associations et diverses structures. Reste un épineux pro- blème à résoudre : quid de l’accueil des moins de 12 ans, de plus en plus souvent confrontés à des difficultés, et de moins en moins pris en charge ?

Françoise Kayser

Pratique : Lieu écoute ressources adolescence, 7, chemin du Grand-Bois. Tél : 04 78 80 81 59.

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