Actualités / Société - mardi 21 mai 2013

Un centre pour les enfants handicapés d’Algérie

C’ÉTAIT un projet au long cours, un pari un peu fou, né il y a six ans déjà à Vaulx : soit le temps qu’il a fallu pour que l’Association solidarité enfants d’Algérie (Asea) boucle la reconstruction du centre de jour Amal, un centre d’accueil et école pour enfants handicapés à Chlef, en Algérie. Pour Nassera Bouragbi, présidente de l’association vaudaise, “cette opération est en tout point exemplaire de la coopération qui peut être mise en place entre nos deux pays”. Des entreprises françaises et algériennes ont contribué financièrement ou en donnant du matériel et Chlef et Vaulx-en-Velin ont aussi apporté une subvention.

Mais au-delà de la reconstruction de l’école – détruite par un tremblement de terre en 1980 –, l’Asea a engagé un véritable partenariat. Elle a en effet instauré une convention entre son association, l’Œuvre des villages d’enfants (OVE) qui gère à Vaulx-en-Velin l’Institut médico éducatif (IME) Yves-Farge et l’association de gestion de l’école Amal. “Ce qui a permis des échanges entre les éducateurs ainsi que des formations, explique Nassera Bouragbi. Nous avons aussi pu installer une ludothèque et des salles de repos pour les plus petits”.

Fin avril, une délégation s’est rendue en Algérie. Sophie Charrier, adjointe au maire de Vaulx-en-Velin, déléguée aux Solidarités et aux Relations inter- nationales, a rencontré les élus de Chlef, dont le maire Mohamed Teguia et le représentant du préfet, Amar Ameur. Mohamed Teguia s’est engagé à verser une subvention annuelle à l’association Amal et à prendre en charge une partie des travaux du réfectoire, qui n’a pas encore été rénové. Il demande le soutien de la Ville de Vaulx-en-Velin et de l’OVE pour la formation des éducateurs. Sophie Charrier a en retour invité ses homologues algériens à une visite à Vaulx-en-Velin, “afin de poursuivre les

échanges que ce projet a fait naître”. Toujours bouillonnante d’idées, la présidente de l’Asea ne compte pas s’en arrêter là. L’association Amal a reçu en don un terrain de deux mille mètres carrés et veut y construire un établissement d’aide par le travail : “Sur 107 handicapés accueillis au centre, il y a une quarantaine d’adultes, commente Nassera Bouragbi. Ils ne peuvent pas partir car c’est le seul lieu qui les accueille. Nous devons prévoir leur sortie par le travail”. Le propriétaire d’une importante cimenterie de Chlef s’est engagé à participer à la construction du centre de travail.

“Tout cela montre que nous avons pu aller au bout de nos engagements. Le défi est relevé, a indiqué Nassera Bouragbi. Au final, il est possible de voir grand, pour le bien-être des enfants”. Un nouveau challenge pour l’Asea.

Edith Gatuing

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