Actualités / Cultures - mercredi 04 novembre 2015

1ere Biennale des cultures urbaines

NON, LA CULTURE n'est pas qu'une affaire de dorures, de sonates, d'entrechats et d'abstraction, et la première biennale des Cultures urbaines organisée dans toute la ville, du 16 au 21 novembre, est là pour le rappeler. Loin de la place de sous-culture à laquelle certains souhaitent les limiter, hip hop, graff et rap tiennent le haut du pavé.

Fort du très large succès du 1er battle international de Vaulx, le 2 mai dernier, nul doute que le public sera au rendez-vous pour vibrer au son d’une programmation tout autant éclectique que pointue, conçue à la fois pour plaire aux connaisseurs et aux novices. “Notre souhait, c’est qu’à travers ce festival, la jeunesse puisse s’imprégner des valeurs de la République. Qu’il soit un grand moment de fraternité et de vivre ensemble ouvert à tous ceux qui passeront le périphérique pour venir voir ce qui se passe par ici. Venir voir que la banlieue est source de richesse, d’innovation et d’espoir pour notre pays”, considère Hélène Geoffroy, députée-maire de Vaulx-en-Velin. La critique qui pourrait naître facilement, c’est de dire qu’avec cette biennale, on enferme nos jeunes dans une culture dite de banlieue. Deux réponses à cela : d’abord, il y a bien longtemps que le hip hop n’est plus le seul apanage des quartiers populaires et qu’il a pris une valeur d’universalité. Ensuite, c’est justement le genre d’événement qui permet de tirer vers le haut tous ceux qui souhaitent s’épanouir dans ces pratiques qui ont désormais conquis maturité et rayonnement”.

Né il y a 40 ans du côté du Bronx, le mouvement hip hop a su, au fil des décennies, s'imposer comme le moyen d'expression privilégié d'une jeunesse en quête d’un nouveau souffle, tout en quittant son cantonnement périphérique pour s’implanter sur les scènes les plus prestigieuses. “Ces pratiques révèlent l’exceptionnelle vitalité d’une jeunesse particulièrement créative, d’une jeunesse dans son temps, dont la force réside aussi dans le mode collectif de l’exercice et l’excellence”, soutient Nadia Lakehal, adjointe à la Culture et à la Vie associative.

“Au-delà de nos cités, beaucoup de gens nous regardent (...) et c'est toujours la même image : le guignol ou le rageur. La banlieue ne fait que rire ou que peur et c'est dommage. Y'a plein d'autres choses (...). Banlieusard, tu n'es pas là pour rien et sois fier si tu es un jeune de banlieue”, rappait Disiz la Peste dans ses “Histoires extraordinaires d'un jeune de ban- lieue”. En d’autres termes : et si on arrêtait

un peu avec les clichés éculés et qu’on se lais- sait emporter par les beats et le flow ?

Maxence Knepper

Une direction artistique à quatre mains

UN HOMME, UNE FEMME, deux générations et deux fois plus d’énergie. La direction artistique de cette première biennale a été confiée à la chorégraphe Kadia Faraux et au champion de breakdance Bboy Lilou. Comme pour réaffirmer que le mouvement est à la jonction de la performance artistique et sportive et qu’il n’est pas l’apanage de la gente masculine. “C’est une fierté, une reconnaissance d’un parcours artistique. Pour nous, c’est un moyen d’expression qui permet de toucher toutes les générations et de confronter des esthétiques; celles de l’humour, de la danse, de la chanson ou du graff. C’est un moyen de transmission et de pédagogie”, expliquent-ils.

“Rendre possible toutes les appropriations culturelles y compris celles qui conjuguent subversion et performance, provocation et créativité”, tel est le mot d’ordre de la première biennale des Cultures urbaines de Vaulx-en-Velin, du 16 au 21 novembre.

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