Actualités / Cultures - jeudi 19 novembre 2015 - (5 images)

La biennale des Cultures urbaines, comme un bouffée d’oxygène

En cette période particulièrement difficile pour le monde du spectacle, marquée par une montée de l’obscurantisme et du repli sur soi, quoi de mieux que de rire un bon coup, de kiffer sur de la bonne musique ou de s’émerveiller de la grâce de danseurs et danseuses aux volutes endiablées ? La première biennale des Cultures urbaines a été, pour les centaines de spectateurs qui ont afflué au Centre culturel Charlie-Chaplin, cette bouffée d’oxygène tant espérée.

“Vaulx-en-Velin, vous êtes chauds ce soir ?” Assurément, oui, oui, et encore oui.  Mercredi 18 novembre, la soirée de lancement de la première biennale des Cultures urbaines a donné le ton d’une semaine qu’on ne risque pas d’oublier de si peu. Entre Djack Turbulence, Orpik Label, Nanoo et Revolver, la part belle a été faite aux artistes locaux. Puis, le public venu en nombre a pu profiter du flow de Lotfi double Kanon et de l’Algérino.

“La cerise sur le ghetto”

Le 19 novembre, après une première partie assurée par le vaudais Nassim Bombo, le comte de Bouderbala, chevalier de l’humour noble, a pris possession de la scène. 

Roumains, juifs, rappeurs, chrétiens, homosexuels, footballeurs, musulmans, complotistes, ou tout simplement Français, tous en prennent pour leur grade, sans une once de méchanceté pour autant. Rire de tout, avec tout le monde. “Tous se charrier pour rire ensemble et se serrer les coudes, souligne l’humoriste pendant son stand up. La cerise sur le ghetto”. Fous rires salvateurs et crampes aux zygomatiques, la salle bondée a largement apprécié l’humour féroce du boss de la mythique salle parisienne Le République (ex Caveau de la République).

Vous chantiez, et bien dansez maintenant ! Vendredi 20 novembre, les compagnies Kadia Faraux, Pockemon Crew et Paradox-sal ont placé la barre très haute. Engagés voire militants, gracieux sans en faire des tonnes et tout bonnement jouissifs, leurs trois shows hip hop ont séduit. Concentré de girl power, Bounce, la création du chorégraphe Ousmane Babson Sy pour Paradox-sal, a fait parcourir un frisson dans la salle. Une onde de choc, une énergie inépuisable. De celles qui font que l’on n’a aucune envie de quitter son fauteuil, que l’on en redemande encore et encore. Close par un battle improvisé, cette soirée a été la très bonne surprise de la biennale.

Quant à Kery James, sans étonnement, son tour de chant, samedi 21 novembre, acmé de cette première édition, a été à la hauteur des attentes. En acoustique, fait assez rare pour un concert du genre, l’artiste estampillé “rap conscient” a fait lever la salle contre les manipulations, invitant les jeunes à prendre leur destin en main. Le genre de message qui renforce l’intérêt d’un tel rendez-vous.

Maxence Knepper

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