Actualités / Démocratie locale - lundi 01 septembre 2014

La Grappinière : Didier Lehrman n’est plus

DÉS L’ANNONCE de son décès, les messages des Vaudais ont afflué pour saluer l’homme généreux, bienveillant et attentif qu’il a été. La maire Hélène Geoffroy a exprimé “sa vive émotion” dès l’annonce de sa mort et rappelé combien il avait compté dans la vie vaudaise en s’impliquant à différents endroits : “Un homme de conviction et d’engagement (...), très attaché à la participation des habitants, militant acharné du vivre ensemble”. Il a été aussi trésorier de la Mission locale et du Casc (Comité des actions sociales et culturelles) de la Ville.

Venu du monde ouvrier, Didier Lehrman est arrivé à la Grappinière à une époque agitée, dans un quartier qui ne l’était pas moins : “C’était le Bronx, racontent plusieurs témoins de l’époque. Il n’était pas rare de voir des bandes circuler avec des armes, il fallait même veiller à ce que des jeunes n’occupent pas les toilettes pour prendre de la drogue”.
“On était obligé de regarder à deux fois avant d’ouvrir les portes du centre social”, nous avait confié Didier peu de temps avant sa mort.

Vent debout pour soutenir toutes les actions positives engagées par les associations locales menées par les habitants, l’équipe d’animateurs et d’animatrices se soude autour de la personnalité de Didier Lehrman, qui a alors l’appui d’une bénévole de taille, Noëlle Grégoire. L’activité du centre rayonne au-delà de la Grappinière, au Petit Pont, au Mas du Taureau. “Pour tout le monde, ici, à la Grappinière, c’était un vrai Vaudais bien qu’il ne l’était pas. Il gérait l’équipe comme un père de famille, c’était la seule méthode possible à l’époque”, se souvient Mahmoud Kalkoul, président du centre social. “Très humain, tout simplement,” dit de lui Ychem Sallouh qui a travaillé six ans au centre social en tant qu’animateur. “Dévoué, toujours au service du bien commun, ajoute Michel Da Silva, directeur du service jeunesse qui l’a connu à la fin des années 90. Il a toujours facilité les projets, se souvient-il, et soutenu les actions de coopération décentralisée ; le centre social Levy en assurait la gestion financière”.

Hamida Djoudi, responsable du service enfance au centre, a beaucoup de reconnaissance envers Didier et ce qu’il lui a enseigné : “Il cherchait toujours le moyen de faciliter les choses avec les jeunes, avec les familles”.

Dont acte : beaucoup d’anciens jeunes de “la Grap” sont venus à son enterrement à Meximieux. “Ils savent ce qu’ils lui doivent, certains auraient pu tomber dans la délinquance mais ils ont acquis à son contact le sens des responsabilités. Ce sont aujourd’hui de bons pères de famille” souligne Mahmoud Kalkoul.

Les funérailles de Didier Lehrman ont rassemblé une foule nombreuse et recueillie. Certains étaient revenus spécialement de leur destination d’été pour ce dernier hommage.

 Françoise Kayser

Photo © Jean-Loup Bertheau

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