Actualités / Société - mardi 16 septembre 2014

L’Armée du salut ouvre un magasin au Pont-des-Planches

PAS D’ENSEIGNE clinquante ni de signalisation tape à l’œil. Pour un peu, on passerait à côté du grand entrepôt de la rue Stalingrad sans y prêter attention. On aurait tort. A l’intérieur, c’est le royaume de la débrouille et du recyclage.

Depuis le printemps dernier, l’Armée du salut a pris ses quartiers à Vaulx-en-Velin. “Nos équipes étaient réparties auparavant sur deux sites à Villeurbanne. Nous avions besoin d’un local d’une grande superficie afin de regrouper nos activités et d’assurer une meilleure continuité dans l’accompagnement des personnes dans leur parcours pour l’emploi”, explique Quentin Araud, chef de service de l’Atelier chantier d’insertion.

Car l’Armée du salut, ce n’est pas qu’un magasin d’entraide sociale. C’est aussi et avant tout une structure d’insertion par l’activité économique qui emploie une soixantaine de personnes à temps partiel au sein de ses différents pôles (logistique, tri, vente, restauration, atelier bois). “Nous tentons de lever les freins à l’emploi que certaines personnes rencontrent. Ils peuvent être liés à la langue, à la fracture numérique, à la difficulté de rechercher un emploi. Nous leur offrons des formations et des cours pour les aider à penser ou à tester leur projet professionnel.”

 

L’insertion par le travail

Dans les coulisses du magasin, on s’active. Derrière sa table, Amina trie les vêtements qui arrivent. Cette jeune Vaudaise au large sourire a intégré l’équipe depuis quelques mois. Elle est surprise par la qualité des dons : “Certains vêtements portent encore leurs étiquettes”. Un peu plus loin, dans une autre pièce, Franck ne chôme pas non plus. C’est entouré de piles de li- vres, de cartons remplis de jouets et d’amas de bibelots en tout genre qu’il passe ses journées. Le quinquagénaire a longtemps travaillé dans le textile avant que ce secteur ne connaisse la crise. Aujourd’hui, il souhaite se reconvertir dans les métiers de l’accueil et l’Armée du salut l’aide à franchir le pas. “La fondation m’a permis de suivre des formations en informatique”, témoigne-t-il.

Les locaux n’ont pas encore terminés leur mue et des aménagements restent à faire. Pour le moment, c’est au fond du magasin que l’atelier de Tony et Sylvain est installé. Dans leur antre, ces deux rois du bricolage réassemblent les meubles qui ont dû être démontés et leur redonnent une nouvelle jeunesse. “Dans nos rayons, tous les styles se côtoient, de la table en for- mica typique des années 1960 au buffet rustique. On a parfois de bonnes surprises, de celles qui font plaisir aux collectionneurs”, assurent-t-ils.

 

Secourir, accompagner, reconstruire

La fondation n’a pas encore beaucoup communiqué sur l’ouverture de ses portes à Vaulx, mais le bouche-à- oreille semble déjà fonctionner. Dans les allées, quelques clients déambulent en quête de bonnes affaires. Les employés qui s’occupent de la vente sont aux petits soins pour les aider à choisir foulards à 50 centimes ou paires de chaussures à 2 euros. On est loin de l’image qu’on peut se faire d’un bric-à-brac un peu fourre-tout où il faut farfouiller pour dégoter l’objet ou le vêtement convoité. “Le magasin Décathlon nous a offert des têtes de gondoles pour mettre en valeurs les habits que nous vendons”, note le responsable tout en pénétrant dans l’espace brocante où officie Frédéric. Frédéric et la brocante, c’est une longue histoire d’amour. “J’ai été bouquiniste sur le quai de la Pêcherie”, explique ce dernier. Si c’est dans les antiquités qu’il se sent comme un poisson dans l’eau, il n’en demeure pas moins ouvert au changement : “Je ne sais pas dans quel secteur j’aimerais travailler par la suite. Pourquoi pas les maisons de retraite. Je n’ai pas peur de la reconversion”. L’Armée du salut offre une seconde vie aux objets mais surtout, elle tente de donner une seconde chance dans la vie aux personnes. Pour que les mots d’ordre de l’organisme, "secourir, accompagner et reconstruire" ne soient pas de vains mots.

Maxence Knepper

Pratique : magasin solidaire de l’Armée du salut, 2/4 rue Stalingrad. Tél, 04 78 68 03 25. La fondation recherche des bénévoles vaudais.

Photo © Marion Parent

 

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