Actualités / Société - mardi 16 septembre 2014

Alzheimer, le combat des familles de malades

“UN DIMANCHE, ma mère m’a appelée, inquiète, pour me dire que mon père avait un comportement étrange, que depuis quelques jours, il faisait des bêtises”, se souvient Brigitte, 58 ans. Puis, sont apparus les problèmes de mémoire et de localisation et l’incompréhension face à des conduites de plus en plus bizarres. Mère et fille ont mis longtemps avant de mettre un nom sur ces premiers troubles. Comme elles, ils seraient plus d’un million en France à s’occuper d’un conjoint ou d’un parent atteint de la maladie d’Alzheimer, altération intellectuelle progressive et irréversible. Une implication de chaque instant qui a fini par épuiser les deux femmes. “A force, ma mère était au bout du rouleau. Mon père se levait en pleine nuit pour prendre sa soupe. Son rythme de vie était complétement inversé.” Au bout de dix ans, conseillées par le monde médical et les bénévoles de France Alzheimer, Raymonde et Brigitte ont placé Jean-Louis dans une institution spécialisée sans pour autant arrêter de veiller sur lui, puisqu’elles ont continué à le visiter plusieurs fois par jour afin qu’il ne souffre pas de solitude.

 

Rompre l’isolement

“Les aidants que nous rencontrons sont souvent isolés. Beaucoup ne se sentent pas compris et craquent. Or, pour aider les malades, il faut soutenir les familles. Notre souci c’est de rompre cet isole- ment et de les soutenir. Nous voulons rendre la situation acceptable et vivable pour les patients comme pour les familles”, explique Claire Helly, bénévole de l’association France Alzheimer qui tient des permanences, chaque mois, au service municipal des retraités. Autre mission des permanents de l’association, et non des moindres, orienter les personnes qui le souhaitent vers les dispositifs et les lieux adaptés. “Entre le centre de ressource, le lieu de répit, le lieu d’accueil de jour situé aux Althéas, les unités d’hébergement ou encore les services d’aide à domicile... il est parfois difficile de faire la part des choses”, avoue Séverine Bernard, directrice du service des retraités. Car beaucoup de solutions existent pour ôter un poids aux pro- ches des malades et les soutenir. Encore faut-il en avoir connaissance et s’y prendre à temps. “C’est une maladie sournoise et difficilement identifiable. Si on ne consulte pas le plus tôt possible, on perd ses forces et on gaspille son énergie”, conclut Claire Helly.

Maxence Knepper

Pratique : service municipal des retraités, 41 avenue Gabriel-Péri. Tél. 04 72 04 78 40. Permanence sur rendez-vous.

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