Actualités / Société - mardi 02 juillet 2013

La chaufferie biomasse fera baisser la facture de 18%

GRANDE mutation en matière de chauffage urbain : trois chaudières bois remplacent aujourd’hui la chaudière charbon de la chaufferie de Vaulx-en-Velin, l’une des plus grosses de l’agglomération, gérée par la société Cofely GDF Suez sous forme de délégation de service public.Ce changement intervient quarante ans après la mise en service de la chaufferie.
Le nouveau bâtiment – qui comprend une aire pour la réception et le stockage du bois, un local électrique et un hall accueillant les trois chaudières biomasse – a été inauguré le 26 juin par Bernard Genin, maire de Vaulx-en-Velin et Philippe Lacaze, directeur délégué de Cofely services. Au côté desquels figuraient notamment des représentants de la préfecture, des financeurs (Agence nationale de rénovation urbaine /Anru, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie /Ademe, Conseil général)... et des usagers, dont certains font partie du Comité technique de suivi et de transparence, mis en place par la Ville avec Cofely.

Plus de 17 millions d’euros ont été investis pour répondre à “un souci d’efficacité énergétique, économique et une volonté politique de développement durable. L’installation sera moins polluante, elle va participer au développement de la filière bois et entraîner une réduction de 18 % de la facture de chauffage”, a indiqué le maire. Les chiffres sont parlants : cela évitera chaque année l’émission de 31 200 tonnes de CO2 dans l’atmosphère. 40 000 tonnes de bois par an seront nécessaires (collectés à 100 kilomètres maximum) et le coût moyen du megawatt heure (MWh), qui sera facturé aux usagers en décembre 2013, sera de l’ordre de 86 euros TTC. “On remplace une énergie

fossile que l’on importe de l’autre bout du monde par une énergie renouvelable et locale qui génère des emplois ici. Nous optons pour une telle mise en œuvre chaque fois que c’est possible”, a souligné Philippe Lacaze. Cela l’a été à Vaulx et les premières études pour le projet énergie bois ont démarré en 2004. Neuf ans après, la chaufferie biomasse est en fonction. Dix-neuf personnes travaillent sur le site et le réseau. “Cinq jeunes vaudais sont en contrat d’alternance parce que, soucieux du service public, nous souhaitons nous engager au-delà de notre rôle de prestataire, par exemple dans le cadre d’un partenariat avec la Mission locale”, a précisé le directeur délégué.

D’ores et déjà, la mise en route de la chaufferie bois permet de fournir l’eau chaude à de nombreux foyers vaudais. Dès la prochaine saison de chauffe, elle assurera 65 % de la production de la chaleur. Les trois chaudières bois, d’une puissance unitaire de 7,5 megawatts (MW), fonctionneront en complément des chaudières fioul, gaz et cogénération. Pour rappel, un réseau de 25 km de canalisations enterré distribue l’énergie jusqu’à 130 postes de livraisons pour alimenter les bâtiments de la Zup en chauffage et eau chaude sanitaire. Cela couvre environ l’équivalent de 12 000 logements, soit quelque 8000 logements de la Zup, plus la mairie, des écoles, la piscine... et des raccordements sont prévus vers de nouveaux abonnés (immeubles récemment construits, lire encadré).

Les livraisons d’énergie aux abonnés sont d’environ 130 000 MWh par an. La nature et la puissance de la chaufferie font qu’elle est rattachée aux installations classées pour la protection de l’environnement. Les fumées sont traitées par deux systèmes de filtration et devraient rejeter très peu de poussière (15 milligrammes par m3), soit moins qu’un poêle à bois individuel. Le contrôle des émissions est réalisé en continu.

F.M

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