Actualités / Société - mardi 18 mars 2014

Les charges des commerces du centre-ville vont baisser

“NOUS sommes au pied du mur et le temps joue en notre défaveur”, estime Yassine Barka, le patron de Byphone, rue Emile-Zola. Comme lui, la plupart des commerçants du centre-ville accuse le coup de loyers qu’ils jugent trop élevés. Après de rudes négociations, une baisse globale des charges de 60 000 euros annuels pour trois ans a été décidée lors du dernier conseil d’administration de la Société d’économie mixte patrimoniale (SEMpat), propriétaire des locaux commerciaux. Cette société regroupe différents acteurs publics et privés (Grand Lyon, communes concernées, Caisse des dépôts, Caisse d’Epargne).

A quoi s’ajoutent 11 000 euros de diminution, puisque la Ville a consenti à la gratuité de la télésurveillance pour ces commerces. Une prestation jusqu’à présent facturée aux locataires. Au final, la baisse est de 71 000 euros, soit 30% des 210 000 euros de charges totales. Elle ne concernera que les commerces indépendants, plus fragiles financièrement, et sera calculée au cas par cas (entre 10 et 70%). “Une commune n’a pas vocation à se mêler de la gestion commerciale, mais nous sommes tout de même entrés au capital de la SEMpat (à hauteur de 1,27 %) parce que nous croyons que le commerce est essentiel au dynamisme du centre-ville”, estime le maire, Bernard Genin, qui a négocié cet effort auprès de la SEMpat dont il est élu et a rencontré les commerçants le 12 mars. “Le geste effectué ainsi que le travail engagé sont très importants pour nous, salue Amar Lamri du Grand café de la mairie. La porte est entrouverte, ne reste plus qu’à l’enfoncer tous ensemble”.

“Discuter encore pour obtenir plus”

Déjà présente dans d’autres communes de l’agglomération, la SEMpat est arrivée à Vaulx-en-Velin en 2012 afin d’assurer une gestion unifiée des commerces. Non seulement, contrairement à ce qui se pratiquait avant sa mise en place, la SEMpat a répercuté intégralement les charges locatives aux commerçants, mais elles ont augmenté. Si, il y a un an, Eric Fuger, directeur de la SEMpat, affirmait dans nos colonnes que, concernant les loyers, “il n’y a pas de différence majeure par rapport aux prix pratiqués entre Vaulx en-Velin et les autres zones de renouvellement urbain”, Cédric Attias, du restaurant Cocottes et Saisons est persuadé du contraire : “Le loyer devrait représenter 8 à 9 % du chiffre d’affaires. Je suis à 15% ! Nous sommes au centre de Vaulx-en-Velin, pas à la Part-Dieu ou au Carré de Soie !”. Prochaine étape pour eux, les loyers. “Il manque encore au minimum 50 000 euros de baisse pour être à l’aise”, explique un commerçant. Le maire s’est dit prêt à négocier à leurs côtés. “Nous avons obtenu quelque chose de non négligeable. Faisons en sorte de continuer la discussion pour obtenir plus”, assure-t-il.

La promesse d’une redynamisation

D’autant que la construction de nouveaux immeubles en centre-ville et l’installation de plus de 1500 nouveaux habitants, dont 70% accéderont à la propriété, est une belle perspective pour le futur. 1500 arrivants, c’est autant de clients potentiels. Le maire a souligné lors de cette réunion qu’aucun nouveau commerce ne prendrait place en rez-de-chaussée des nouvelles constructions. Seule une cafétéria sera installée aux abords du nouveau supermarché Casino qui devrait déménager avenue Gabriel-Peri d’ici deux ans. “Nous préférons plutôt conforter les magasins déjà présents et remplir les locaux vacants”, a-t-il annoncé. D’autres questions ont été soulevées lors de la rencontre, concernant le manque de dynamisme du centre ville les week-ends, les problèmes liés au stationnement, l’embellissement du quartier ou encore les attroupements devant certaines échoppes.

Maxence Knepper

Photo © Marion Parent