Actualités / Société - jeudi 20 juin 2013

Roland Bernaerts, acteur discret de la préservation de l’usine Tase

ROLAND BERNAERTS a quitté son poste de responsable du contrôle de gestion des usines Rhône Poulenc textile fin 1972, pour créer sa propre société à vocation industrielle. “Avec mes associés, eux aussi d’anciens cadres de Rhône-Poulenc, on a été amené à redresser et gérer des sociétés en difficulté. Entre autres, une société roannaise de fabrication de matériel textile avec laquelle nous avons créé le bureau d’étude Citex”. Celui-ci, spécialisé dans l’étude technique et l’implantation de nouvelles unités textiles dans le monde, a été installé dans l’usine de la Tase. “Nous avons également regroupé ici les bureaux d’un certain nombre de sociétés que nous avions à gérer”, poursuit-il : “Avec mes partenaires, nous avions racheté une partie des bâtiments”, c’est à dire l’aile est et une portion du bâtiment sud (bâtiment K et Q à l’époque de Rhône Poulenc).

En 1985, la société a été vendue en totalité au groupe Chargeurs et Roland Bernaerts a lancé sur le site l’opération magasin d’usines, regroupant 80 fabricants de toute la France. Ouvert en 1987, il a fermé en 1989, “parce qu’on n’a pu tenir notre engage- ment à vendre 25% moins cher qu’en centre-ville”. Seule la Société civile immobilière (SCI) La Soie, elle aussi créée en 1985, a poursuivi son activité. Elle est aujourd’hui dirigée par son fils Christophe Bernaerts. Notons qu’entre temps Citex, de vente en vente, a été racheté par Technip, aujourd’hui encore locataire de la SCI La Soie. “Technip qui va bientôt s’installer dans la partie sud de l’usine réhabilitée doit rendre les 2/3 de la surface qu’ils occu- pent actuellement chez nous et conserver 1/3 pour une durée indéterminée”, poursuivent les Bernaerts père et fils. Et s’agissant de l’accord signé avec le porteur du projet Mini world Lyon, Richard Richarté, il ne les empêche pas de rester prudents même s’ils sont séduits par le projet : “L’opération est en cours de montage, c’est en pleine élaboration pour le preneur et pour le bailleur. Côté Grand Lyon, cela nécessiterait de repenser la répartition entre les espaces verts et les zones de stationnement. On ne peut pas prétendre à l’implantation de 200 000 m2 de bureaux, d’un hôtel, d’un projet comme Mini world et sacrifier les parkings. Il faut de la cohérence”.

Tout au long de ce parcours, cet homme du textile amoureux des lieux a eu “à cœur de conserver l’aspect d’ensemble des bâtiments. J’ai par exemple obtenu que les propriétaires s’accordent sur la couleur de la façade, pour qu’elle reste uniformément blanche comme à l’origine”. Préoccupé par l’esthétique et l’âme de l’usine, Roland Bernaerts a eu la clairvoyance du visionnaire.

F.M

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